Pour les marques de luxe, la saison de Noël démarre lentement

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Pour les marques de luxe, la saison de Noël démarre lentement

Au Bon Marché, rue de Sèvres dans le septième arrondissement parisien, les clients sont peu nombreux en ce mardi après-midi. Le rayon parfumerie, au rez de chaussé, est le seul à faire le plein. Des clients, avant tout, motivés à l’idée d’éviter les cohues des derniers weekends end de décembre.

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«…Quelque chose de fruité, de pas trop fort… C’est pour ma sœur » la jeune fille, cheveux blond en bataille sous un bonnet rouge, explique à la vendeuse ce qu’elle cherche.

Au stand Jean Paul Gauthier du Bon Marché de Paris, Aurore a décidé de faire ses courses de Noël en avance. « Pour ne pas se retrouver prise dans le rush des dernières semaines de décembre » justifie t-elle. « En s’y prenant tôt, on a le choix et il reste ce qu’on veut. Les meilleurs produits sont encore disponibles ».

Pour cette jeune travailleuse de 24 ans, conseillère en clientèle dans une banque parisienne, cette année, les cadeaux devront rimer avec petits prix. «  j’ai vraiment l’impression que les prix ont augmentés. Alors, cette année, si je veux pouvoir faire plaisir à tout le monde, ça sera des cadeaux moins chers ».

Un comportement que beaucoup de spécialistes de la vente ont observé chez leur clients. Au stand Tom Ford, du departement store de la rue de Sèvres, la vendeuse confirme : « Cette année, on a été obligé de créer des coffrets de Noël, pour l’ensemble de la gamme, qui permettent d’avoir trois produits à moindre coût. D’habitude, on réserve ça seulement à nos parfums les plus vendus. »

Une stratégie qui ne porte pas encore vraiment ses fruits.

La filiforme jeune fille employée par Channel confirme : « la saison démarre lentement. Heureusement, on a l’avantage d’être dans un grand magasin. Avec les touristes, la demande tient bien le cap mais, ce n’est pas le cas de tous les points de ventes de la marque.»

Même son de cloche chez Lacôme. La marque de luxe, filiale de L’Oréal, a lancé des parfums en 33 millilitres pour soutenir la demande. « C’est la première année. D’habitude, nos parfums se présentent seulement en 50 et en 100 millilitres. Mais la direction a vraiment eu peur d’une baisse des ventes sur la saison des fêtes, alors ils ont lancé des petits flacons. »

Mais là non plus, le succès n’est pas encore au rendez-vous.

« Notre chiffre d’affaire est certes positif, mais pour le moment, on ne peut vraiment pas parler de frénésie de Noël » finit par confier Claire qui représentent la marque sur le plateau du Bon Marché avant de rajouter « de toutes façons trop tôt pour tirer la sonnette d’alarme. Il faut attendre début janvier pour connaître l’ampleur des conséquences »

Au stand Hermès de l’autre côté du magasin, on est plus optimiste. Un jeune homme, costard bleu marine impeccable, se fait asperger de parfum par une vendeuse volubile. La crise lui n’en voit pas les effets. « Je continue d’acheter comme avant . J’ai toujours fait les cadeaux en avance. Dès le moment où les offres de Noël apparaissent, je viens acheter. Je suis sûr de trouver exactement ce dont j’ai envie. Et puis, il n’y a pas d’attentes, pas de bousculades et des vendeuses disponibles ». Au moment d’encaisser, la vendeuse, qui a surpris le discours du jeune homme explique que « les clients qui adoptent cette stratégie sont cette année un défaut ».

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